Les chroniques de la Coupe du Monde

LA DOUCHE ARGENTINE

On connaissait la douche écossaisse, pendant laquelle on alterne eau chaude puis eau froide. Hydrothérapie aux vertus tonifiantes censée activer la circulation sanguine. On vient de découvrir "la douche argentine".
Notre ryhme cardiaque est monté crescendo dans l'élan médiatique que déclenche cette Coupe du monde. Nous, les millions de joueurs, amoureux du rugby ou simples spectateurs. Les sangs commencaient à bouillir. Et ce matin, vers 9 heures, au son des hymnes, on y était tous. Le pouls accéléré, les artères à plein volume, l'adrénaline dans les starting-blocks. Mais voilà, la particularité de la douche argentine, c'est qu'elle nous a tous refroidis. Et assurément n'a pas activé la circulation sanguine des joueurs français. 2,5 de tension, pas de rébellion, pas d'agressivité. Des regrets, même pas, tant les Argentins ont maîtrisé leur non-jeu.
De la déception, beaucoup.
On ne peut même pas dire que les stars de la Pampa, les Hernandez, Corletto qui illuminent le Championnat de France nous ont apporté le bonheur que l'on attend d'un match à ce niveau.
Il nous reste à espérer que les joueurs français s'adapteront mieux au tempo des danses irlandaises.

SALE TEMPS POUR LES BLEUS !

Un week-end ensoleillé sur l'hexagone, qui n'a pas réussi aux maillots bleus, qu'ils soient français, italiens, samoans ou namibiens.
Et pourtant, le public français leur était acquis.
A St Denis, mauvais début de Coupe du monde pour le XV de France qui n'a pas su trouver son jeu, tout reste à faire.
Au Parc des Princes, le public s'est enflammé aux charges des Manu Samoa, qui, pendant une bonne demi-heure, ont fait forte impression. Physique cette confrontation entre guerriers du Pacifique et fermiers Boers. Mais c'est sur les "canes" des arrières et un Habana éblouissant que les Springboks ont trouvé le chemin de la victoire.
A Marseille, les bleus aussi ont dérouillé. La Squadra Azura a montré un beau visage, de l'engagement, du rythme, de l'agressivité, mais leurs adversaires du jour ne les ont pas pris à la légère. Démontrant d'entrée leurs ambitions, des All Blacks impressionnants, individuellement et collectivement.
A Bordeaux, les bleus ont également chuté, mais après avoir bien remué les futurs adversaires du XV de France. Des Namibiens surprenants. Une équipe composée pour la moitié d'amateurs, mais portée par un public incroyable. Ils ont bien failli créer la deuxième suprise de cette première phase de la coupe. Un essai injustement accordé par l'arbitre - français - a sorti les Irlandais d'un temps fort de ces Africains affamés et généreux.
La Coupe du monde, c'est aussi ces rencontres de peuples, ces différences de niveau et, au lendemain de ce premier round, les corps de tous les joueurs, d'où qu'ils viennent, quels que soient les moyens de leur fédération, partagent les mêmes stigmates : les bleus !

DANS LES AIRS ET SUR TERRE, LE PACIFIQUE SORT VAINQUEUR !

Les aigles américains ont été terrassés par la colombe tongienne. Une colombe rameau au bec qui n'est pourtant pas l'association qui nous vient naturellement à l'esprit lorsque Tonga exécute son haka !
Tonga qui, avec ses 110 000 habitants, est venu à bout de son puissant adversaire du jour, les USA et ses 300 millions d'habitants. Tonga surpuissant, l'équipe la plus lourde du tournoi, des joueurs pour la plupart expatriés, dont Finau Maka, troisième ligne toulousain, qui s'impose en force dès la 2ème minute de jeu. Au classement mondial, ces deux équipes pointent à la 14ème et 15ème place, la hiérarchie a été respectée. Autre combat à l'avantage du Pacifique, le palmier fidjien a maîtrisé le cerisier japonais. La technicité et le courage de ces descendants de samurais face aux qualités naturelles des Fidjiens, une rencontre exaltante ! Des points, mais du suspense, jusqu'à la dernière minute, les Nippons y ont cru ! Des fautes de mains surprenantes côté fidjien, une intelligence de jeu pleine de promesse côté Japon. Là encore, hiérarchie mondiale respectée, 12ème contre 18ème, là aussi lutte des oppoés, un PIB par habitant 10 fois supérieur côté soleil levant. N'oublions pas que deux petites nations du Pacifique fournissent des joueurs à toutes les grandes équipes mondiales. De nombreux Tongiens et Fidjiens évoluent dans les championnats anglais, français, japonais, américain, australien et néo-zélandais. Autre leçon de cette Coupe du monde, une île, dont la superficie est égale à 4 fois celle de Washington DC, domine le pays le plus puissant du monde ! La grande question : est-ce que cela pourra durer, avec les profonds changements que subit le rugby moderne ?

Salut ben

Heureux de pouvoir te lire
Il est vrai que le debut de cette coupe du monde ne nous est pas favorable mais la fete dans les stades et autour est magnifique de grands moments d'emotion quelque soit les équipes personne ne lache rien notre Tonio peut etres fier de ces compatriotes portuguais quel courage et que d'envie si nos bleus pouvaient jouer avec autant de coeur on pourrait prendre n'importe qui.
Mais je veux croire que ce soir sur nos terres du sud ouest les bleus ce transcendent et fassent tous peter (j'ai fait un pronostic au boulot 67 à 3 pour les bleus) il faut qu'ils nous fassent vibrer.

A très bientot
Et merci pour ta chronique
David

CETTE FOIS, ON PEUT LE DIRE, LA COUPE EST LANCEE !

Tonga vainqueur de Samoa. Un duel fratricide, que l'on attendait violent et débridé, qui s'est avéré violent et structuré. Un jeu auquel les cousins du Pacifique ne se sont pas faits de cadeau, une avalanche de cartons, jaunes, rouges et caramels....
Fidji se défait des Canuks, logique. Des avants canadiens sérieux, à l'image de James et Cudmore, mais après le 8, plus personne. En face, les Fidjiens,laborieux devant, étaient dans un bon jour. Delasau et Vatuvu ont, en particulier, éclairé le match de leurs courses, pour la plus grande joie des spectateurs. On passera sur la deuxième sortie des Blacks, on change les joueurs mais pas le style ni le score. Si peut-être un des plus beaux essais de cette Coupe du monde, un départ au raz de Masoe, passe acrobatique à Jerry Collins ( qui était à Tahiti il y a quelques mois ) qui s'arrache pour offrir un caviar à Mauger qui aplatit entre les barres. Impressionnant de simplicité, de rapidité et d'efficacité.
On ne s'étendra pas sur le renouveau du XV de France, qui a fait bonne figure, et apparaît aujourd'hui comme la seule nation de l'hémisphère Nord à pouvoir prétendre faire opposition aux 3 gros sudistes..
Par contre on saluera cette merveilleuse équipe de Géorgie. Ce match face à l'Irlande est à mon sens la plus belle rencontre depuis le début de la coupe. Pas très spectaculaire peut-être, mais ceux qui ont poussé dans une mêlée, qui ont plié sur la ligne, savent que les Géorgiens méritent le respect. Parce que, bien que ne jouant pas dans la même division, ils ont su rassembler les énergies de tous leurs joueurs pour devenir un tout, une équipe soudée. Et les individualités irlandaises, les fameux et redoutés O'Driscoll, O'Connell, D'Arcy et O'Gara, n'ont eu qu'à serrer les fesses. Parce qu'à aucun moment, le quinze du trèfle n'a pu s'imposer sur son adversaire. Ils ont mis des points, oui. 14, et signent leur seconde victoire en poule... Mais les grands vaiqueurs, ce sont les Géorgiens. Le public ne s'y est pas trompé. Affaire de coeur. Et au rugby, quand on joue avec son coeur, et quand quinze ou vingt coeurs battent à l'unisson, c'est un autre spectacle. C'est pour ça qu'on l'aime, le rugby !

MERCI TONGA !

Nous sommes tous soulagés par la victoire du XV de France, et nos espoirs reposent désormais sur les Irlandais, bien sûr qu'ils peuvent battre l'Argentine ...
Mais le moment de bonheur de ce week-end en ovalie, c'est Tonga qui nous l'a offert.
Un spectacle qui fait du bien au monde du rugby. Issus d'une île somme toute assez pauvre, au régime d'un autre temps, les Tongiens ont une fois encore conquis les coeurs des quelques dizaines de milliers de spectateurs du stade de Lens, et des millions de télespectateurs. Leur succès sur les Samoa de la semaine passée n'était pas du hasard. Ils ont confirmé contre les Springoks.
Les Sud-Africains ont entamé cette rencontre confiants dans leur suprématie, alignant une équipe B. Du coup, ils ont été malmenés par les Polynésiens et, à la mi-temps, ne sont rentrés aux vestiaires qu'avec quatre petits points d'avance.
Le staff sud-africain a bien senti que ce n'était pas qu'une simple averse, et que l'orage devenait sérieux, gonflé par un public acquis aux co-équipiers de Finau Maka.
Les Springboks ont alors effectué un changemet massif. Pour enrayer la marche de cette équipe tongienne, ils ont fait rentrer les Matfield, Smit, Montgomery, Steyn, et Habana. Pas mal comme remplaçants, ce qui se fait de mieux au monde !
Et ça a tout juste suffit ! En deuxième mi-temps, 23 points marqués par les Boks, 22 par les Tongiens ! Un rugby total, spectaculaire, débridé, généreux, du suspense jusqu'à la dernière minute. Des qualités de coeur remarquables de ces Tongiens.
Ne serait-ce donc pas un hasard que la première grande star du rugby moderne soit un Tongien ? Jonah Lomu qui, dix ans après ses exploits, reste le joueur de rugby le plus connu au monde. Pour ça aussi, merci Tonga.

POUR L'HONNEUR !

Pas beaucoup de spectacle en cette semaine, pas de gros enjeux, comme si les ressorts se tendaient, en attendant d'exploser ce week-end.
Les seuls challenges étaient, pour les équipes de bas de tableau, de marquer quelques points, une victoire à ramener dans son pays, un match nul, pour l'honneur.
Le Japon l'a fait ! Et l'on sait que l'honneur, au pays du soleil levant, est une valeur forte. Pas un grand match de rugby, ce Canada/Japon, mais un spectacle plaisant. Les sourires qui illuminaient les visages des Japonais en fin de match valaient à eux seuls les deux mi-temps, moyennes, des deux côtés. A noter la prestation du N°8 nippon Takuro Miuchi, capitaine impressionnant de technique et de courage, tout au long de l'épopée japonaise en Coupe du monde.
Autre match d'équipes à la recherche d'une victoire, Roumanie/Portugal. Duel qui tourna à l'avantage des Roumains, malgré une résistance généreuse des Portugais, qui rentrent chez eux avec la satisfaction d'avoir planté un essai aux All Blacks, ce qui restera dans l'histoire !
Une victoire pour les Géorgiens, méritée, face à des Namibiens visiblement au taquet physiquement. Et enfin le premier match gagné pour le Samoa, que l'on attendait à un autre niveau.
Revenons quand même sur un fait marquant du week-end dernier, avec ce match Nouvelle-Zélande/Ecosse. Personne n'avait de doute sur la victoire, mais tout le monde a été surpris de la prestation des Blacks, qui portaient un maillot à l'image de leur match : gris.
Comme si le mythe, qu'ils ont su construire au fil des ans et des succès, avait pris une grande claque avec le changement de la couleur de leur maillot !
Comme si, d'un seul coup, ils étaient moins terribles, moins inaccessibles. Ils ne se sont pas trouvés aussi facilement que d'habitude, ont-ils été embrouillés par la ressemblance des maillots des Ecossais ?
Un soupçon d'inquiétude, même en gris, ils mettent 40 points et n'encaissent rien, une note d'espoir pour ceux qui en manquent, descendus de leur nuage noir, ils sont prenables !

DU BEAU SPECTACLE !

De la joie, des essais, de la classe, de la tristesse et des larmes, nous venons de vivre une fin de phase de poules spectaculaire. La joie des Fidjiens - que nous partageons tous - se qualifiant pour les quarts de finale, après un match débridé où ils ont laissé parler les qualités qu'on leur connaît. En face les Gallois ont pourtant marqué 34 points, emmenés par la rage de Gareth Thomas et les appuis de Shane Williams, mais cela n'a pas suffi pour barrer la route des îliens du Pacifique.
Des essais de tous les genres, en force, passe au pied,au sprint, collectifs, des exploits individuels, pratiquement 500 points marqués ! Un festival auquel les All Blacks, les Français et les Springboks ont imposé le tempo. Allegro. Le geste du jour est indiscutablement le cadrage débordement de cet incroyable ailier américain du Zimbabwe : Takudzwa Ngwenya, qui réussit quand même à enfumer Habana. Pas donné à tout le monde ! De la classe, celle des Argentins, que l'on aurait bien aimé voir perdre, mais qui ont sorti leur plus beau match depuis le début de la coupe. Révélant leur vrai visage, un équilibre effrayant, une machine performante. Des avants dominants tous leurs duels, des arrières efficaces, ils prennent le statut de prétendant à la coupe. De la tristesse, celles des Tonga, qui quittent la coupe, avec honneur et satisfaction d'avoir tout donné, d'avoir joué avec leur coeur et conquis celui du public.
Et les larmes de Troncon, capitaine italien inconsolable, guerrier intransigeant, à la tête d'une équipe qui est passée si près des quarts. Ils ont fait le jeu, dominant des Ecossais sans imagination, mais suffisamment lucides pour profiter des fautes des transalpins, et de la botte infaillible d'un Paterson des grands jours. Pour Troncon, pour Berbizier, j'aurais aimé les voir en quarts, mais ce n'est pas l'envie, c'est le score au bout des 80 minutes qui décide du vainqueur.

ADIEU LE PACIFIQUE

Ce week-end de quarts de finales a été fatal aux nations du Pacifique. Les guerriers Fidjiens n'ont pas réussi à terrasser l'ogre sud-africain. On y a pourtant cru. On voulait y croire. Les Springboks ont produit un match sérieux, forts devant vifs derrière. Les Fidjiens ont joué avec enthousiasme portés par leurs qualités physiques et une bonne dose d'insouciance qui a fait d'eux les chouchous de la coupe. Et à l'heure du rugby spectacle, ils en ont donné pour leur argent aux spectateurs. Pour preuve leur interminable tour d'honneur devant la standing ovation du public du Vélodrome.
Autre nation du Pacifique, autre drame, les Australiens, comme inhibés par le souvenir de 2003, ont manqué l'immanquable. A l'image de Stirling Mortlock, meilleur centre du monde, qui a raté 3 pénalités sur 4 en face des poteaux. Les doubles champions du monde, que beaucoup donnaient favoris, vont rentrer chez eux, avec un gros mal de tête, tant la victoire était à leur portée. Saluons quand même les Anglais qui, moribonds en phase de poule, ont su, dimanche, prendre les Wallabies là où il le fallait, et qui méritent leur victoie.
Autre hyper favori, les Néo-Zélandais, meilleure équipe du monde, sont tombés à Cardiff, devant un XV de France sérieux et agressif. Ce match, que les spécialistes attendaient comme la finale de la Coupe 2007, laisse les All Blacks sur le carreau. Ce dénouement dramatique, le peuple kiwi le sentait venir. La machine proche de la perfection, que Graham Henry a mis en place depuis 4 ans, n'a pu s'exprimer à plein régime. Un curieux sentiment, mélange de joie et de tristesse, flotte sur nous après cette rencontre. Nous sommes tous des supporters des All Blacks, nous sommes tous des supporters du XV de France. Il fallait un vainqueur, il fallait un perdant, le jeu a décidé. Le seul remède à la déception de voir les All Blacks éliminés, c'est maintenant d'aller gagné la coupe.

LE MATCH DU REPENTIR

Exit les All Blacks, et pouquoi ? Pour s'incliner contre un XV de la Rose sans inspiration ?
Pour confirmer ce qui nous fait tous peur ? Les fantômes des coupes précédentes ? Qu'aujourd'hui ne gagnent que les machines à défendre ?
Force est de constater que 3 des 4 clubs présents en ces phases finales n'ont pas montré grand chose.
Si, un rempart défensif, des botteurs prêts à sanctionner chaque erreur, au mieux des contres opportunistes, est-ce cela le rugby ?
Est-ce l'effet Coupe du monde ? La pression sur les équipes est-elle trop forte ?
Alors que les tournois majeurs, des Six nations comme les Tri-nations, sont le théâtre des matches spectaculaires, d'essais, les seules équipes capables de nous faire vibrer dans cette coupe ont été celles qui n'avaient aucun espoir ! Paradoxal ! Est-ce que les enjeux pour les nations dominant ce sport réduisent les 80 minutes à une guerre de tranchée ?
Doit-on continuer dans cette voie ? A la limite, tant mieux si la France a perdu samedi soir. Nous n'en voulons pas de ces victoires sans panache. Peut importe la défaite, nous voulons du coeur, des essais, du spectacle.
Et plus qu'une coupe vide, il reste au XV de France la petite finale. Le moment est venu du repentir, d'attaquer, de ne pas avoir peur du contre, ni même de la défaite, mais de produire du jeu.
De gommer le dramatique début de cette coupe, par respect pour les Blacks et pour le public. Par respect pour le Rugby.

Salut à toi Ben ,

Enfin une belle analyse sur cette coupe du monde !
J'en avais marre de ces articles fait par des journaleux trop aigris de ne plus pouvoir vendre du rêve et rejèter la faute sur tout les joueurs français et leurs coaches. Oui ! ils y sont sûrement pour quelques choses mais arrêtons de les glorifier un jour pour les enfoncer le lendemain ....
C'est avant tout leur histoire, leur aventure ; et ils doivent être encore plus décu que nous du résutat.

Je m'inquiete quand même comme toi de ces résutats "sans panache" et espère également que l'avenir de ce sport n'est pas du : tout défendre ! au détriment du jeux et des belles envolées de 80 m ....

La bise à toute ta petite famille et à trés bientôt

CAP AU SUD

Et heureusement ! L'hémisphère Nord,qui comptait deux représentants en demie finale ne méritait vraiment pas cette consécration. La France, à mi chemin entre un rugby attentiste, fermé qu'a voulu imposer Bernard Laporte, et la réalité de son héritage de jeu ouvert, de " french flair ", n'a, a aucun moment, pu faire douter les sud américains vendredi soir au Parc des Princes. Une équipe qui n'en fut pas une ! Pas si simple de gagner à 30 ! Soit il y a quinze titulaires, confiant dans leur situation, et disponible pour le groupe, soit il y a 30 joueurs qui se battent pour leur place, reléguant du coup la problématique de l'équipe au second plan. Le haut niveau, en rugby comme dans tous les sports collectifs, passe par un mental d'acier, une confiance en soi inébranlable, et la volonté de servir le groupe. Les Argentins, eux, l'ont bien compris, ils sont, sans doute l'équipe qui a le plus prouvé, pendant cette coupe, que 15 amis font mieux que 15 stars d'un jour. Quand à la finale, le stade de France, était blanc et rouge, tant les anglais étaient nombreux à avoir traversé le chenal. Mais l'ambiance n'y était pas vraiment ! Quelques " swing low sweet chariot ", résonnaient dans l'arène en début de première mi-temps, mais très vite, les gorges se sont enrouées, les sons s'arrêtaient sur une défense sud africaine hermétique et courageuse. Pas une seule " hola " dans ce stade pourtant rempli de 80400 spectateurs.
Seule déception, pas d'essai marqué, mais un final éblouissant. Un feu d'artifice majestueux, une pluie de confettis ovales aux couleurs de la coupe, et, malgré quelques noms d'oiseaux lancés par des supporters britanniques éméchés et dépités, un frisson a parcouru la foule, lorsque Smitt a levé haut, dans le froid de cet automne parisien, l'aboutissement d'un long travail de préparation, l'accomplissement d'une carrière sportive, la fierté d'une nation, la coupe Webb Ellis. Rendez vous est pris pour 2011, en Nouvelle-Zélande.